« Au Centre hospitalier universitaire (CHU) mère-enfant de la fondation Jeanne Ebori, il y a trop d’erreurs et de négligences médicales dans cet hôpital ». C’est ce qu’a laissé entendre l’Association contre les risques médical au Gabon (ASCORIM). Face à notre rédaction le vendredi 22 juillet 2022, Aminata Ondo, Présidente de l’Ascorim, a dénoncé avec obstination et courage, les nombreux maux qui l’affecte.
Séquestration des mères et enfants, tortures, intimidations, humiliations, harcèlement, inflation des factures : les exactions du pouvoir de Jeanne Ebori musèlent toute contestation. Une dérive qui ne semble pas déranger la direction générale du CHU mère-enfant de la fondation Jeanne Ebori, en particulier son premier responsable, le Prof Jean François Meye.
« Il y a des choses qui se passent ici au CHU Jeanne Ebori mère et enfants qui ne sont pas normales. Comment dans un pays comme le Gabon à revenu intermédiaire, des femmes viennent donner la vie dans des conditions difficiles, ou après avoir accouché, on vous bloque avec votre nourrison parce que vous ne pouvez pas payer la facture. Alors que ces femmes sont immatriculées à la CNAMGS économiquement faible.» A indiqué, Aminata Ondo, Présidente d’Ascorim.
Elle ajoute que « les femmes et les nourrissons dorment à même le sol parce qu’elles n’ont pas encore payé la facture. Des conditions humiliantes. Il y en a qu’on fait dormir à dans la cuisine. Pour donner à manger, il faut miser le gardien parce que ces femmes sont bloquées. Elles ne bénéficient plus de la ration, et les parents n’ont plus le droit de les nourrir.
Ils mettent la pression inhumaine pour pousser les gens à aller voler. En ce moment, au 3ème étage, il y a un enfant de 4 ans abandonné par ses parents parce qu’ils sont harcelés. A l’hospitalisation mère enfant, les enfants s’infectent à nouveau. Si vous n’avez pas payé, on vous met dans une salle appelée “La Pouponnière” où il y a des enfants qui sont traités pour des pathologies diverses.»
Pour l’Ascorim, cette situation est due à une démission du gouvernement, particulièrement l’actuel ministre de la santé, à l’égard des priorités des centres hospitaliers universitaires du pays, en occurrence, celui du CHU mère-enfant de la fondation Jeanne Ebori. Et si l’Ascorim soutient qu’elle n’a jamais cessé d’interpeller le gouvernement sur la situation de l’hôpital à travers ses différentes luttes, les syndicalistes de la santé, affirment : « les tergiversations du gouvernement face à la situation sont en train de confirmer la rumeur selon laquelle, il aurait programmé une mort lente des hôpitaux puisque déjà, les plateaux techniques, la prise en charge médicale et autres, sont pratiquement en manque ».
« Je suis là aujourd’hui parce qu’il y a ma fille qui a accouchée par césarienne à Jeanne Ebori. Après l’accouchement nous sommes partis à la maison. Deux semaines après, elle a fait l’hémorragie et nous sommes revenus ici. Ils ont fait les examens, deux jours après nous sommes partis à la maison avec les factures et ordonnances que nous avons payé nous-mêmes. Une semaine et quelques jours, l’hémorragie est revenue, et nous sommes venus pour la 3ème fois, cette fois-ci pour passer au bloc où nous y sommes encore », A témoigné, la mère d’une fille-mère à Jean Ebori.
« Ils n’ont pas l’argent. Donc du coup, on les a retenu à la réception du 4ème étage. Il y a une fille qui a un enfant de 11 mois. Ils dorment au sol parce qu’ils doivent libérer les lits. On les a menacé que si vous appelez l’association, ou si vous faites des vidéos pour balancer dans facebook, on a vos dossiers ici, la prochaine fois que vous viendrez on ne va plus vous recevoir » ajoute, une autre femme témoin des discussions.
Aux dernières nouvelles, le Secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG au pouvoir), Steeve Nzegho Dieko, a entrepris des démarches pour solder toutes les factures impayées des cas sociaux, du moins pour toutes les personnes prises en otage au CHU mère-enfants de la fondation Jeanne Ebori. Nous a confié Aminata Ondo, Présidente de l’Ascorim, après une marche en direction du siège de cette formation politique.



Brice Madouta