Dans le cadre du projet pour l’éradication de l’esclavage par le renforcement des capacités des leaders et organisations issus des couches vulnérables au Gabon, l’Organisation internationale du travail (OIT), en collaboration avec la confédération gabonaise des syndicats libres (CGSL), organise à Libreville, du 1 au 2 décembre 2022, un atelier de suivi de la syndicalisation des travailleurs et travailleuses de l’économie informelle.
L’objectif de cette rencontre de deux jours est de renforcer les capacités des syndicats à organiser de nouveaux groupes des travailleurs (informels et migrants), en vue de protéger et représenter les intérêts de ces travailleurs et d’accroître le taux de syndicalisation et la représentativité des syndicats. Plusieurs syndicalistes prennent part à cet atelier qui est essentiellement animé par une facilitatrice ghanéenne, la spécialiste des activités des travailleurs (ACTRAM), au bureau OIT pour l’Afrique centrale, Marinna Nyamekye.

Dans son allocution, Marinna Nyamekye a remercié les participants pour leurs présences. Ensuite, elle dira qu’il est important d’impulser l’organisation de l’économie informelle du fait que ceux qui le pratique sont essentiellement ceux-là qui n’ont toujours la voix. « Ils sont moins susceptibles de bénéficier des mesures de soutien du revenu mises en place par le gouvernement pour atténuer l’impact qui conduit à des inégalités plus importantes » a-t-elle souligné.
Selon la spécialiste des activités des travailleurs (ACTRAM), au bureau OIT pour l’Afrique centrale, Marinna Nyamekye, « il s’agit vraiment de donner confiance à ce monde, qu’il est confiance à ses potentialités, qu’il s’organise, qu’il crée la richesse. Parce que c’est eux les créateurs même de richesses. Mais, Il faudrait qu’ils profitent d’avantage de cela par eux même et non se faire représenté par des gens qui ignorent la réalité », a-t-elle conclu.
Intervenant pour sa part, le secrétaire général de la Confédération gabonaise des syndicats libres (CGSL), Jean Claude Bekale, s’il est vrai que les syndicats ont pour fonction d’organiser et de défendre les droits de tous les travailleurs, y compris les travailleurs informels et migrants, cependant, les syndicats gabonais sont confrontés à de nombreux défis lorsqu’il s’agit d’organiser les travailleurs informels.
« Les difficultés de mobilisation des travailleurs dus aux stratégies traditionnelles de recrutement, les défis financiers et la difficulté à rendre des services, sont quelques-uns de nombreux facteurs qui dissuadent les syndicats de recruter les travailleurs informels ». A-t-il expliqué, avant d’inviter l’ensemble des participants sur la nécessité de ces échanges de partage qui devront permettre de renforcer la capacité des syndicats à mobiliser et recruter de nouveaux groupes de travailleurs (informels et migrants) en vue de protéger et de représenter les intérêts de ces travailleurs et d’accroître les taux de syndicalisation et la représentativité des syndicats.


Rappelons que les mesures existantes en matière de protection sociale et de droit du travail ont été conçues pour protéger les personnes engagées dans une relation de travail traditionnelle et ne sont pas adaptées aux travailleurs vulnérables de l’économie informelle. Si le droit du travail ne parvient pas à surmonter cette difficulté, il deviendra inopérant. Si des instruments juridiques ont bien été adoptés à l’échelle internationale, leur taux de ratification demeure toutefois insuffisant.
Les travailleurs de l’économie informelle ne jouissent presque pas d’une représentation syndicale au Gabon, et ils doivent impérativement se mobiliser pour améliorer leurs conditions de travail. Il est essentiel, aujourd’hui, d’envisager le recours à différentes formes d’organisation des travailleurs, outre les syndicats, pour satisfaire à leurs besoins.
Brice Madouta