Le directeur de cabinet (DC) en lieu et place du ministre délégué des transports Éric Joël Bekalé, empêché, Joseph Marie Nguema Ango, a procédé, jeudi 27 avril 2023, à l’Institut de l’économie et finance (IEF) de Libreville, à l’ouverture des travaux de l’atelier de relance des activités de l’observatoire régional des pratiques anormales sur le corridor Yaoundé-Libreville, qui s’est soldé par une batterie de recommandations.
Co-organisé par le ministère des transports et la direction générale de ISSEA, avec l’appui financier de l’Union européenne, l’atelier sur le corridor Yaoundé-Libreville a permis de présenter aux principales parties prenantes nationales et l’opinion publique, les activités du projet, et d’examiner les conditions de rédaction d’une convention entre le Gabon et le Cameroun relatif au corridor Yaoundé-Libreville, avant de rédiger des recommandations à l’attention des États membres de la CEMAC.

« Les enquêtes pilotes sur l’axe Yaoundé-Libreville qui seront présentées, et les études qui suivront, aideront à l’adoption d’une gouvernance routière de meilleure qualité sur ce corridor. Ces travaux s’ajouteront à ceux déjà menés dans les autres corridors d’Afrique centrale notamment sur les deux corridors Douala-Bangui et Douala-Ndjaména. » A indiqué, Joseph Marie Nguema Ango, DC du ministre délégué gabonais des transports, non sans ajouter que « Cela contribuera, plus globalement, à une amélioration de la situation macroéconomique générale de l’ensemble des pays de la CEMAC. Cet atelier va permettre de relancer les études systématiques sur l’axe Yaoundé-Libreville, distant de 790 km.»
C’est dans cette optique que les autorités gabonaises en tête desquelles le président de la république, Ali Bongo Ondimba remercie l’Union européenne qui n’a de cesse de promouvoir l’intégration sous-régionale. « L’Union Européenne s’est toujours illustrée à nos côtés par la qualité de son engagement tant pour ce qui est de ce projet spécifique que pour la structuration et l’amélioration de la compétitivité de nos économies. Rappelons que c’est dans la continuité du 9ème puis du 10ème Fonds européen de développement (FED) que l’Observatoire des pratiques anormales a été adopté. Par la suite, a été mis sur pied le Programme d’appui à la gouvernance des infrastructures régionales
et nationales d’Afrique centrale dont l’un des deux projets est la mise en place effective de cet Observatoire» A-t-il déclaré.

Pour sa part, le directeur général sortant de l’ISSEA, Franncial Giscard Libéngué-Dobélé-Kpoka, a souligné que la mise en place de cet Observatoire, l’ambition de la CEMAC est de parvenir à une institution totalement dédiée pouvant permettre d’établir une dynamique de suivi de la nature, du volume et du format des échanges économiques transfrontaliers entre tous les pays. De ce point de vue, l’Observatoire des pratiques anormales sur les principaux corridors d’Afrique centrale (OPA-AC), se veut donc comme un puissant outil de monitoring de l’activités du transport sur ces corridors, a-t-il renchéri.
Pour le chef de projet OPA et commissaire en charge des infrastructures et développement durable à la commission CEMAC, Franncial Giscard Libéngué-Dobélé-Kpoka, l’Afrique centrale est la région du monde la moins intégrée, avec un taux d’échange intracommunautaire d’à peine égal à 3%. Ce qui, selon lui, permet d’admettre que la meilleure stratégie ne consiste pas seulement à disposer de bonnes lois, mais plutôt de mécanismes efficaces et surtout de dispositifs réellement incitatifs à l’atteinte des objectifs recherchés. Ainsi, il a exhorté les autorités des Etats de la sous-région à prendre des décisions et des mesures adéquates pour éradiquer les pratiques anormales sur les corridors qui servent les pays de la Communauté Economique et monétaire de l’Afrique Centrale.
«Je voudrais aussi remercier et féliciter toute l’équipe du projet, pour le travail exceptionnel réalisé jusqu’ici sur les autres corridors. Je l’encourage à continuer avec le nouveau Directeur Général qui me remplacera la semaine prochaine. En tout cas, ma nouvelle Fonction de Commissaire en Charge des Infrastructures et du Développement Durable, me permettra de plaider davantage pour une plus grande attention de la Commission de la CEMAC pour ce projet.» A-t-il lancé.


Notons qu’au terme de cet atelier national de présentation, de sensibilisation et de relance des activités de l’Observatoire des pratiques anormales sur les principaux corridors d’Afrique centrale (OPA-AC), aux principales parties prenantes ainsi qu’à l’opinion public, a permis non seulement de présenter le nouveau point focal du Gabon en la personne de Didier Pendje, Conseiller du ministre des transports, mais également de formuler une série de recommandations à l’issue des travaux dont voici entre autres les principales :
« La mise en place d’une commission mixte pour la rédaction de la convention terrestre pour le corridor Yaoundé-Libreville.
L’intervention du ministère de lutte contre la vie chère. L’harmonisation et l’actualisation du cas normatif réglementaire de trois corridors dans la mesure où la convention des autres corridors est caduque.
La mise en place des postes de contrôles et brigades mixtes, douanes, concurrences et consommations, eaux et forêts, polices, gendarmeries. Renforcement des équipements plus performants, les administrations devant effectuer les contrôles au niveau des postes.
Achèvement des travaux de construction du poste de contrôle de la zone trois frontières (Meyokié). Améliorer l’appropriation par le grand public du code communautaire de la route via une mise à jour ou une plus forte communication dudit code.
Suppression de la parafiscalité dans le prolongement des recommandations formulées au cours des assises nationales et la fiscalité. Résolution du problème de la double cassation qui constitue un véritable frein à l’accélération des échanges intracommunautaires.
Relance des activités dans les observations sur ce corridor au vue de la désignation du nouveau point focal. Renforcement des capacités humaines et institutionnelles. Relance des travaux du comité de gestion du corridor par la commission de la CEMAC. Élévation de l’État des lieux de la mise en œuvre.»
Brice Madouta